Quel rôle joue la naturopathie dans l'accompagnement de la maladie de Parkinson?
Le 11 avril a lieu la Journée Internationale de la maladie de Parkinson. Cette pathologie lourde est bien entendue prise en charge par la médecine, mais la naturopathie a aussi toute sa place, dans la prise en charge globale de l'hygiène de vie de la personne. Le rôle préventif du naturopathe prend ici tout son sens. Lorsqu'on évoque cette maladie, on la réduit souvent aux tremblements, et à la rigidité musculaire qui s'installe dans le corps du malade. Mais on oublie bien souvent qu'être malade, c'est voir sa vie, et celle de ses proches bouleversée. L'impact sur le quotidien est donc bien plus important qu'on ne pense, et sous-estimé. C'est le cas dans la maladie de Parkinson des douleurs: 86% des personnes atteintes de cette pathologie ont des douleurs, mais d'après une étude menée auprès de France Parkinson, 38% des malades n'ont pas l'impression que leurs douleurs sont entendues. La naturopathie, par sa prise en charge globale, permet d'accompagner les désagréments physiques, émotionnels, de cette pathologie. Comment? C'est ce que je vais développer dans cet article.
1- Qu'est-ce que la maladie de Parkinson?
La Maladie de Parkinson est une maladie neurologique, qui entraîne la dégénérescence de certains neurones logés au niveau du tronc cérébral. Ces neurones dont dits dopaminergiques: ils permettent la production d'un neurotransmetteur, la dopamine, qui nous sert de boost le matin entre autre. En dégénérant, ces neurones spécifiques vont voir leur production de dopamine chuter.
La dopamine est connue pour être l'hormone du bonheur. Mais ce que l'on sait moins, c'est qu'elle nous est nécessaire pour contrôler nos mouvements, passés d'acquis à usuels: c'est le cas par exemple de la marche. Petits nous avons dû apprendre à marcher. Adulte, nous ne pensons plus à la façon dont nous allons positionner nos pieds, nous marchons! Dans le cas de la maladie de Parkinson, les mouvements réflexes ne le sont plus. Ils demandent aux malades de réfléchir à la façon de les faire, et entraîne donc une grande lenteur motrice.
Cette lenteur est appelée akinésie. A cela s'ajoute la raideur des muscles, ainsi que les tremblements.
Le problème est que lorsque les symptômes de la maladie apparaissent, on estime que 50 à 70% des neurones dopaminergiques sont perdus. Des signes de la maladie existent comme la fatigue, la dépression, les difficultés de concentration, mais ils peuvent appartenir à beaucoup d'autres maladies. Par contre, le fait d'avoir une écriture qui se réduit, est un signe d'arrivée de la maladie.
On parle de 200 000 personnes atteintes par cette maladie en France, qui est la seconde maladie neurodégénérative, après Alzheimer. Comme dans beaucoup de maladies, il n'y a pas qu'une seule cause retenue, mais plusieurs causes éventuelles sur lesquelles les chercheurs, et la médecine investiguent. La cause génétique est assez rare. La maladie apparaît alors sans qu'il n'y ait un antécédent familial.
Les facteurs environnementaux tels que:
- les pesticides
- les insecticides
- les solvants
- les métaux lourds
Sont suspectés de faire partie des cause de la maladie de Parkinson. Mêmes causes qu'on retrouve dans d'autres problématiques comme la fibromyalgie. Depuis 2012, Parkinson a été intégrée à la liste des maladies professionnelles, reconnues par le régime agricole.
Le diagnostic médical de la maladie se fait souvent autour de la soixantaine, mais il peut aussi arriver que des personnes jeunes (comme l'acteur de Retour vers le futur), soient diagnostiqués bien plus jeunes.
2- Comment le système veille-sommeil est-il impliqué dans la maladie de Parkinson?
Le système "veille-sommeil" est composé de 3 hormones secrétées au niveau de la glande pinéale. On retrouve la mélatonine, précurseur de la sérotonine, protectrice des radicaux libres, qu'elle se charge d'évacuer de notre corps pendant notre sommeil, le 6-métoxy-harmalan, qui est l'hormone de la veille, et de la cognition, ainsi que la valentonine, pour le sommeil.
Qu'a-t-on remarqué chez les malades souffrants de Parkinson?
Les trois hormones citées ci-dessous se trouvent en quantité insuffisante. C'est le cas en particulier de la mélatonine, qui ne peut pas effectuer son rôle de nettoyeur des radicaux libres. Par conséquent, les neurones dopaminergiques sont détruits de la substance noire.
3-Pourquoi se faire accompagner par un naturopathe quand on a la maladie de Parkinson?
La prise en charge par la médecine reste la première intention. Aujourd'hui le corps médical à a sa disposition un certain nombre de médicaments, dont une grande partie vont travailler sur le déficit en dopamine. Mais souvent, les malades vont être confrontés aux effets indésirables des traitements, comme les troubles digestifs, avec des nausées, et des vomissements, des troubles des mouvements.
La naturopathie ne se substituent en rien à la médecine, mais complète cette dernière. Le naturopathe prend la personne en charge au niveau global. La première intention reste toujours un rééquilibrage de l'alimentation, qui est le premier pilier.
Chez les personnes malades, on constate un déséquilibre du microbiote intestinal. Notre microbiote intestinal devrait être composé de 100 000 milliards de bonnes bactéries! Sauf qu'entre notre rythme de vie stressant, notre alimentation moderne, les polluants que nous ingérons, et que nous respirons, nous sommes loin du compte. Ce déséquilibre entraîne la porosité de nos intestins, dont la muqueuse qui le recouvre laisse alors passer des macronutriments dans le sang, sans les avoir traités. Des agents pathogènes vont se développer au niveau intestinal, créant une flore bactérienne désorganisée, avec comme conséquence souvent rapportée, lors de mes rendez-vous: ballonnements, flatulences.
On oublie aussi souvent de mentionner que notre intestin est peuplé de plus de 200 000 neurones, qui communiquent avec le cerveau. Certaines variétés de protéines peuvent le contrarier. Elles se logent au sein des neurones, en formant des filaments insolubles, allant de neurones en neurones. Elles empêchent alors le passage de l'influx nerveux, et entraînent des troubles moteurs. Par contre, ces protéines vont migrer, et atteindre les neurones cérébraux de la dopamine, contribuant à les détruire.
Tout rééquilibrage de l'hygiène de vie, passe automatiquement par l'alimentation. C'est ainsi qu'on va pouvoir travailler sur le microbiote intestinal, mais aussi le stress, le sommeil (...). On choisira une alimentation la plus saine possible, avec des produits frais, de qualité biologique, qui ne contiennent pas de pesticides. Ce sera aussi une alimentation riche en fruits, et légumes de saison, anti-oxydante, avec une supplémentation en oméga 3, dont on connait les propriétés anti-inflammatoires. Cela veut donc dire qu'on maximisera aussi l'apport dans l'alimentation de bonnes graisses.
L'alimentation hypotoxique est un levier non négligeable: en effet, elle réduit l'inflammation, en apportant ce dont le corps à besoin, naturellement. Elle n'est pas industrialisée, et revient aux fondamentaux. Les recettes publiées ici sur le blog vous permettent de voir qu'on se régale aussi, et que la variété, et la saisonnalité sont respectées. Les menus que je propose sont adaptés à votre cas, pour intégrer des aliments précurseurs de la mélatonine. Pour combattre l'inflammation, on sait que les laitages, ainsi que le gluten doivent être exclus. Ils sont encrassants, et acidifient l'organisme, en perturbant le microbiote intestinal. L'alimentation sera enrichie en fibres, et on veillera à un apport suffisant en eau, pour drainer les toxines vers la sortie, mais aussi pour éviter la constipation. La supplémentation en vitamine D, dont on connaît les effets non seulement sur l'immunité, sur la fixation du calcium, et aussi sur la réduction des inflammations, est évidente. La choline, dont on connaît l'efficacité sur la sphère hépatique, joue aussi un rôle dans le contrôle des mouvements, et aurait un effet de protection sur les neurones dopaminergiques.
L'activité physique fait aussi partie des piliers de la naturopathie. Les exercices physiques adaptés, la prise en charge avec des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, ou des orthophonistes, fait partie des stratégie mieux-être qui peuvent accompagner favorablement le consultant. Il en est de même pour celle du stress, qui va jouer sur le sommeil, mais aussi sur les troubles cognitifs, et digestifs. Pour cela, les fleurs de Bach, les exercices de respiration, de relaxation, de méditation, peuvent être de bon compléments, qui non seulement aideront à mieux gérer le stress provoqués par la maladie, mais aussi à reprendre confiance en soi, et en la vie.
4- Et pour conclure?
L'intérêt d'une prise en charge pluridisciplinaire vaut pour toutes les maladies. Cette prise en charge est allopathique en première intention, mais la naturopathie, loin des scandales, qui ont jeté le doute sur une profession qui a des codes, et un savoir-faire méconnu du grand public, à toute sa place. Le naturopathe est un éducateur-santé, qui a un rôle prépondérant à jouer, dans les réformes d'hygiène de vie. La vision holistique de la personne permet de faire un accompagnement personnalisé, avec un suivi, qui, lorsqu'il n'est pas fait, ne peut pas aboutir à un mieux-être, et à une intégration pérenne d'une hygiène de vie, plus respectueuse de soi. Cette nécessité de modification permet de prévenir des maux, et aussi de vous accompagner au quotidien dans votre bien-être, et dans votre mieux-être. Vous avez pu le constater dans cet article, cela est aussi valable dans des maladies comme Parkinson, afin de limiter les inflammations, et les effets indésirables des traitements, nécessaires à l'accompagnement du malade. Le microbiote intestinal est encore la pierre angulaire sur laquelle il est évident qu'un travail doit être fait, lors des rendez-vous, avec votre praticien de médecine non conventionnelle: votre naturopathe. La naturopathie ne se substitue pas à la médecine, elle la complète. Son 1er principe est: ne pas nuire. Et c'est en éduquant le consultant que cela se fait.