Hommes, fibromyalgie et prostate : existe-t-il un lien, et que faire ?

Pourquoi parler de fibromyalgie, et de santé prostatique masculine en Movember?  La Fibromyalgie (FM) est un syndrome de douleur chronique généralisée, associé à:

• De la fatigue,
• Des troubles du sommeil,
• Une hypersensibilité,
• Des troubles cognitifs,
• Des douleurs diffuses chroniques
• Un système digestif désorganisé
• S'ajoutent d'autres symptômes, comme une hypersensibilité au bruit, à la lumière, ou aux odeurs
• Une sensibilité à la pression, etc.

En France, la prévalence de la fibromyalgie est estimée à environ 1,6 % de la population générale.
Bien qu’elle touche majoritairement les femmes — on estime classiquement qu’elle est 7 à 10 fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes dans les populations diagnostiquées.

Pourtant, les hommes en sont bien atteints, même s’ils sont sous-diagnostiqués ou méconnus dans les statistiques traditionnelles.
 

Novembre, grâce au mouvement Movember, est un moment de sensibilisation à la santé masculine, notamment la santé de la prostate : cancer, dépistage, bien-être urogénital.

Ce mois offre une belle opportunité pour évoquer un sujet peu connu : comment la fibromyalgie, la douleur chronique généralisée, peut interagir avec la santé prostatique ou pelvienne chez l’homme?

Si les études sont encore rares, certaines données suggèrent un chevauchement possible entre douleur chronique (comme la fibromyalgie), et troubles pelviens/urogénitaux — ce qui mérite attention, sensibilisation, et prise en charge globale.

La prostate est une glande située sous la vessie. Elle joue un rôle clé dans :

• la production du liquide séminal ;

• la protection et le transport des spermatozoïdes ;

• certaines fonctions hormonales et immunitaires locales.

Elle entoure l’urètre : c’est pourquoi le moindre processus inflammatoire peut provoquer des symptômes urinaires.

Sa fonction principale est de produire une partie du liquide séminal, essentiel à la fertilité masculine.

Parmi les problèmes courants :

• Hypertrophie bénigne (HBP) : augmentation de volume liée à l’âge.

• Prostatite : inflammation aiguë ou chronique, parfois sans infection identifiable.

• Cancer de la prostate : le plus fréquent chez l’homme (hors cancers cutanés).

Pour les hommes à partir de 50 ans (ou 45 ans si antécédents familiaux) :

• dosage du PSA (Prostate Specific Antigen) ;

• examen clinique ;

• examens complémentaires si besoin.

La fibromyalgie n’empêche pas le dépistage, et ne doit surtout pas le retarder.

L’objectif : détecter les cancers significatifs, tout en évitant des biopsies invasives ou des traitements inutiles, quand le risque reste faible.

La prostate est une glande essentielle à la santé masculine (fertilité, système urinaire, vie sexuelle). Elle peut être sujette à des troubles variés (inflammatoires, bénins, malins). Le dépistage, s’il existe, doit être personnalisé, réfléchi, en accord avec un médecin, surtout dans un contexte de douleurs chroniques, ou de pathologies associées.

Même si les femmes représentent la majorité des diagnostics, les hommes peuvent aussi être atteints. Les chiffres évoquent une prévalence globale de 1,5 – 2 % de la population.

Selon le rapport le plus récent de la Haute Autorité de Santé (HAS), la fibromyalgie touche environ trois fois plus de femmes que d’hommes.

Les hommes sont moins nombreux, mais ils existent bel et bien. Pourtant, leur fibromyalgie est souvent moins reconnue : stéréotypes, pression sociale, banalisation de la douleur masculine…
Résultat : un diagnostic retardé.

Quand un homme est fibromyalgique, il peut présenter les symptômes typiques comme:

douleurs diffuses chroniques,
sensibilité à la pression ou au toucher,
fatigue, troubles du sommeil,
troubles cognitifs,
hypersensibilité,
problèmes digestifs
stress chronique

Même si traditionnellement la fibromyalgie est associée à des douleurs musculo-squelettiques ou diffuses, la notion de “douleur nociplastique” — c’est-à-dire une altération de la modulation de la douleur via le système nerveux central — ouvre la porte à des symptômes autres : troubles digestifs, sensibilité généralisée, troubles des organes internes, etc.

C’est un sujet encore très peu décrit, mais certains hommes fibromyalgiques rapportent :

• douleurs périnéales

• tension dans le bassin

• gêne testiculaire ou pénienne

• troubles urinaires fonctionnels

• sensation d’inflammation ou de brûlure pelvienne

• douleurs projetées vers le rectum ou les hanches

Ces manifestations ne signifient pas forcément une pathologie prostatique sérieuse, mais elles méritent une attention médicale, et une compréhension plus large du terrain fibromyalgique.

La prostatite — surtout la prostatite chronique non bactérienne — est aujourd’hui considérée comme un trouble complexe, impliquant :

• une inflammation locale

• une hypersensibilisation nerveuse

• une tension musculaire du plancher pelvien

• parfois des perturbations du microbiote

Or, qu’est-ce qui caractérise la fibromyalgie ?

Une hypersensibilisation centrale, c’est-à-dire un système nerveux qui amplifie les signaux de douleur.

Chez certains hommes, cette hypersensibilité peut se focaliser sur la région pelvienne, un peu comme pour les personnes souffrant de syndrome de l’intestin irritable. Cela peut aboutir à :

• des douleurs prostatiques sans infection ;

• une intensification des symptômes d’une simple irritation ;

• des douleurs pelviennes dites “fonctionnelles” ;

• un trouble appelé syndrome douloureux pelvien chronique.

La proximité anatomique entre intestin, vessie, prostate, et nerfs pelviens explique aussi pourquoi une inflammation digestive, ou un stress intense, peuvent se répercuter dans cette zone chez les hommes fibromyalgiques.

Même si la naturopathie ne remplace pas un suivi médical, elle peut réellement accompagner les hommes atteints de fibromyalgie, qui vivent des inconforts prostatiques, notamment la prostatite chronique, ou les troubles génito-urinaires liés à l’hypersensibilisation du système nerveux.

La naturopathie agit sur le terrain, c’est-à-dire sur les facteurs qui entretiennent l’inflammation, la tension du système nerveux, la fatigue, et les douleurs.

Voici les axes d’accompagnement les plus utiles :

Pour un homme fibromyalgique, réduire l’inflammation systémique peut avoir un effet bénéfique sur tout l’organisme, y compris sur la sphère pelvienne, qui est souvent hypersensibilisée.

L’alimentation hypotoxique du Dr Seignalet peut être pertinente car elle aide à :

• réduire la perméabilité intestinale

• limiter les réactions inflammatoires

• diminuer certaines douleurs diffuses

• stabiliser l’énergie

En cas de troubles prostatiques, on peut aussi conseiller :

• une diminution des produits laitiers, du gluten, des aliments ultra-transformés

• une augmentation des oméga-3 (poissons gras, graines de lin, noix)

• un apport quotidien de fruits et légumes riches en antioxydants

• une limite des excitants (alcool, café) qui irritent parfois la prostate et la vessie.

Dans la fibromyalgie, l’intestin est souvent en difficulté : dysbiose, SII, ballonnements, inflammation bas-grade.
Or un intestin irrité peut influencer la prostate, car les deux zones sont anatomiquement très proches → il peut y avoir douleurs projetées, tensions, inflammation locale.

La naturopathie peut travailler sur :

• la mastication

• les périodes de repos digestif

• les probiotiques adaptés (toujours avec prudence et personnalisés)

• les aliments prébiotiques doux

• l'évolution de l'alimentation
   
• le rééquilibrage du transit

Toujours en complément du suivi médical.

Pour la prostate irritée ou sensible :

• Ortie racine : traditionnellement utilisée pour le confort urinaire masculin.

• Serenoa repens (saw palmetto) : souvent proposée pour le confort prostatique, surtout en cas d’inflammation chronique.

• Épilobe : reconnu pour soulager les gênes urinaires légères.

Pour la sphère urinaire irritée :

• Cranberry : utile surtout en cas de terrain propice aux infections urinaires, mais ne traite pas la prostatite.

• Bruyère : drainante et apaisante des voies urinaires.

Pour la fibromyalgie en général :

• Curcuma / gingembre (anti-inflammatoires doux)

• Magnésium (fatigue neuromusculaire, tensions pelviennes)

• Rhodiola ou ashwagandha (stress, anxiété, fatigue nerveuse)

• Mélisse / passiflore (sommeil, relaxation)

⚠️ Important : en cas de suspicion de prostatite, surtout bactérienne, ces plantes ne remplacent pas les traitements prescrits.

Le nerf pudendal, le nerf vague et l’ensemble du pelvis sont très sensibles dans la fibromyalgie.

Le stress augmente :

• les douleurs pelviennes

• la tension musculaire du périnée

• l’inflammation locale

• les troubles urinaires

La naturopathie peut proposer :

• la cohérence cardiaque et la respiration diaphragmatique

• la relaxation passive

• la méditation guidée

• l’automassage abdominal

• l’exposition à la lumière naturelle

• des routines de sommeil régulières

Ces techniques aident à détendre la zone pelvienne, très réactive chez certains hommes fibromyalgiques.

Certaines activités sont particulièrement adaptées :

• Marche lente

• Étirements du psoas et des adducteurs

• Yoga du pelvis

• Qi Gong

• Renforcement profond sans pression abdominale excessive

Cela améliore la circulation locale et réduit les tensions du périnée.

La naturopathie peut aussi accompagner sur :

Les hommes fibromyalgiques doivent-ils surveiller plus que les autres leur prostate?